Intelligence artificielle : le rôle crucial des femmes

Dix jours après le lancement du nouveau modèle GPT-5, dans un moment clé pour l’entreprise qui a initié la révolution de l’IA générative, à diriger les applications d’Open AI est arrivée Fidji Simo, une femme française qui est déjà une star dans le monde de la Tech. A partir du 17 août la nouvelle Ceo of Applications est aux commandes de l’évolution de chat-bots, dont le très populaire Chat-GPT, et des agents intelligents. Des défis de taille. Mais elle ne manque pas d’expérience : née à Sète, dans le sud de la France, a gravi les échelons de la Silicon Vallée pendant dix ans en tant que manager chez Facebook, où elle a travaillé à coté de Mark Zuckerberg. Et puis à partir de 2021 en tant que PDG d'Instacart, la société de livraison qui s'est développée sur le modèle d'Uber, qu'elle a menée au succès, en réussissant l’entré en Bourse, avec un bond du 50% du valeur de l’action en moins de deux ans. Son but maintenant est de rendre l’IA « accessible partout, par tous, et plus simple à comprendre ».
Teevan a toujours cherché les moyens les plus intelligents pour permettre aux gens de tirer le meilleur parti de leur temps : elle a dirigé l'initiative Future of Work et guidé l'équipe IA pour la productivité. En 2023, le newsmagazine Time l'a classée parmi « les 100 personnes les plus influentes au monde dans le domaine de l'IA ». Titulaire d'un doctorat du MIT et d'un diplôme de Yale, elle est professeure associée à l'université de Washington et a été, jusqu'en 2018, conseillère technique du PDG Satya Nadella.
C'est elle qui a dirigé la création de Copilot et l'intégration de l'assistant IA dans les applications Microsoft 365, le produit phare qui couvre 84 % du marché des logiciels professionnels selon les données de Gartner.
Sarah Bird a quant à elle veillé à l'adoption d'une intelligence artificielle responsable et aux meilleures pratiques pour un impact positif de l'utilisation de l'IA générative. Elle a été l'une des fondatrices du groupe de recherche Fate chez Microsoft, qui promeut l'équité, la responsabilité, la transparence et l'éthique. Il s’agit des valeurs qui rassurent les clients et offrent un retour sur l’investissement à long terme.
La leadership féminine peut-elle apporter donc un changement positif ? Les géants de la technologie et les entreprises de l’IA commencent à s’en rendre compte.
Google montre également qu'il croit à la valeur des femmes : depuis cinq mois, la présidente EMEA est Debbie Weinstein, qui dirige 29 000 personnes dans 35 pays. Elle doit également veiller au développement des applications Gemini dans le respect de l’AI Act en Europe.
Parmi les femmes qui ont soulevé d’importantes questions éthiques dans le monde technologique, on trouve Fei-Fei Li, pionnière de l'intelligence artificielle, professeure à Stanford, qui a défini les normes d'une IA responsable et inclusive. Ou l'Italienne Francesca Rossi, professeure d'Informatique à l'université de Padoue pendant 20 ans, puis membre du groupe de haut niveau sur l'IA à la Commission européenne, et aujourd'hui AI Ethics Global Leader à IBM. Toutes les deux sont intervenues en 2024 et 2025 au World AI Cannes Festival (WAICF) coorganisé par l’Institut EuropIA. Fei-Fei Li, que la revue Forbes a inclus entre les 11 pionnières de l’intelligence artificielle, était aussi au début de l’année dans le groupe Women of AI au CES de Las Vegas.
L'arrivée de la GenAI, qui ne nécessite pas de formation scientifique, pourrait contribuer à combler l'écart encore significatif entre les sexes. On note déjà des changements avec la génération Z : selon plusieurs études plus de la moitié (59%) des jeunes femmes utilisent les applications d’IA générative chaque semaine. « Si la confiance est une partie du problème, le manque de formation en est une autre. Les entreprises ont un rôle à jouer pour inverser cette tendance. En investissant dans les femmes, dans le domaine de l'IA, elles peuvent libérer ce potentiel inexploité, promouvoir l'innovation et constituer des équipes plus inclusives. Une décision intelligente pour le succès à long terme de l'entreprise » conseille Marinella Profi, responsable mondiale de la stratégie IA & GenAI chez Sas, multinationale britannique des logiciels.
